Fahrenheit
9/11 |
Après
une intro aux accents oniriques tant l'événement dont elle rend compte — la
brusque bascule des voix en faveur de George W. Bush alors que Al Gore était
donné gagnant - semble défier la réalité, le bon sens et surtout le
choix du peuple américain, Michael Moore part de ce sad day d'investiture
de la fin de l'année 2000 pour retracer le film catastrophe qui se
déroule
depuis lors, avec Bush Jr en vedette.
Par rapport à Bowling for Columbine, on ressent une réelle urgence à rendre compte d'événements qui se sont succédé à un rythme accéléré et d'une actualité qui n'en finit pas de témoigner de l'échec sur tous les plans de la politique de la Maison-Blanche. Reportages, témoignages d'experts, images d'archives TV s'enchaînent, donnant à Fahrenheit 9/11 cette image de profusion et de manque de recul que certains ont reproché à Michel Moore. Il est pourtant prouvé aujourd'hui qu'au lendemain des événements du 11 septembre 2001, défendant ses intérêts financiers et pétroliers, Bush a organisé le départ de la famille royale saoudienne (dont les liens avec Ben Laden sont avérés) en toute sécurité et quiétude, le FBI s'abstenant de poser la moindre question aux intéressés. Ce qu'on sait moins, c'est que, au moment où les tours ont été attaquées, Jr était en train de visiter une école et posait devant cette assertion : « Reading makes a country great. » Jr, qui d'après les mauvaises langues aurait très rarement ouvert un livre au cours de son existence et qui apprenant la catastrophe est resté sans réaction et a continué sa visite comme si de rien était, sous le regard effaré de ses sbires. |
On
peut féliciter Michael Moore qui, bien que nous livrant quelques images
(Jr et le golf) et réflexions édifiantes (« Si on était en dictature,
cela serait plus facile. ») de son président, n'a pas exploité à fond
la veine d'un crétinisme qui mis au jour dans de trop grandes proportions
aurait déséquilibré le propos principal. Car Jr a à présent une guerre à mener
et le précédent échec de son père à venger. |
1h55
- Etats-Unis - Scénario et dialogues: Michael Moore - Photo
: Mike Desjarlais - Montage : Kurt Engfehr, Christopher Seward, T. Woody Richman - Musique
: Jeff Gibbs. |