De-Lovely Irwin Winkler Sélection officielle Hors compétition |
Le synopsis : Un portrait musical du compositeur Cole Porter, émaillé d'une multitude de ses inoubliables chansons. L'artiste se représente son passé à la manière de ses grands spectacles musicaux, en faisant de sa mémoire les personnages et événements qui l'ont marqué. À travers des succès légendaires comme Night and Day, It's De-Lovely et In the Still of the Night, s'éclaire la vie profuse, excessive et sophistiquée de Porter, notamment les relations complexes avec son épouse et muse Linda Lee Porter. Notre avis : Biopic musical un peu tiède, De-Lovely n'atteind pas la perfection narrative et visuelle de Bird, Ray, Autour de minuit voire La Môme dont le souffle romanesque surpasse le ton de ce récit policé. La vie tulmuteuse de Cole Porter, compositeur de génie, qui collabora pour le meilleur comme pour le pire avec Hollywood, et dont la vie privée agitée (hétérosexualité de façade, relations douloureuses d'amitié affective avec son épouse) offrait pourtant un matériau prometteur. Reconstitution rétro, linéarité tranquille (en dépit du flash-back initial), convention des sentiments et des accidents (la jambe amputée de Cole après la cecité de Ray) : le film peine à se démarquer du téléfilm de prestige ou de ces séries B retaçant naguère l'existence mouvementée des Lon Chaney, Glenn Miller et autres Jean Harlow. |
Et pourtant, on pourra se laisser prendre au charme de cette œuvre mineure, en raison d'abord des rares digressions dont l'idée de ce mystérieux Gabe (Jonathan Pryce) qui remet en scène les moments-clés de la vie de Porter. Le casting est ensuite bien choisi, même si Ashley Judd en épouse flouée est sous-employée, alors qu'elle est capable d'exprimer les émotions les plus extrêmes (Bug). Kevin Kline est parfait, et trouve une intensité dramatique qu'il n'avait pas manifestée depuis Le Choix de Sophie. Par ailleurs, une suggestive séquence de séduction dans un club sélect gay des années 50 montre quel film plus sulfureux De-Lovely aurait pu être. Enfin, et surtout, le plaisir t'entendre d'indémodables tubes comme Night and Day ne se refuse pas. Les amateurs de chanteuses internationales auront aussi le plaisir d'écouter, dans de brèves apparitions, Lara Fabian et surtout la sublime Diana Krall. Gérard Crespo |
2h05
- Etats-Unis - Scénario, dialogues : Jay
Cocks - Photo
: Tony Pierce-Roberts - Décors
: Eve Stewart - Interprétation
: Jonathan Pryce, Kevin Kline, Ashley Judd. |