Dear Frankie
Shona Auerbach
Sélection officielle
Un Certain Regard
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Premier film de Shona Auerbach, Dear Frankie est un parfait mélodrame qui devrait faire le bonheur des programmations télévisuelles. Pour la énième fois Lizzie (Emily Mortimer, très bien) a décidé de déménager, entraînant dans sa fuite son fils de neuf ans et demi, Frankie, muet, et sa mère, Nell. Nell, qui semble délibérément là pour apporter à un film trop lisse sa petite dose d'humour et de liberté d'esprit et qui nous aide à comprendre sans encombre ce qui se passe en posant à sa fille les bonnes questions : « Tu ne crois pas que maintenant tu devrais lui dire ? »
Lui dire quoi ? Qu'en fait, contrairement à ce qu'elle lui a raconté, le père de Frankie n'est pas un marin au long cours. Le mensonge a été inventé par Lizzie pour mieux faire supporter à son fils l'absence du père et entretenu par des échanges de courriers fictifs.

-Aux dernières nouvelles, le père de Frankie serait même sur l'Accra, qui va justement faire escale au port de la ville du littoral écossais où la petite famille vient de s'installer. Patatras ! Lizzie se voit alors dans l'urgence de trouver pour un jour quelqu'un qui acceptera de jouer le rôle du père. Heureusement, il y a la gentille copie Marie, qui va arranger le coup. Ouf !
Trop de bons sentiments, trop de situations convenues viennent étouffer cette histoire qui a pourtant le mérite d'opposer deux mutismes, celui d'une mère et de son enfant, dont on se demande ce qu'il ignore vraiment ou ce qu'il joue à ignorer. Mais malheureusement on a très vite une idée assez claire de la réponse, tout comme des raisons qui poussent Lizzie à fuir son ex et de celles qui ont plongé Frankie dans le monde du silence.

Marie-Jo Astic


1h45 - Grande-Bretagne - Scénario, dialogues : Andrea Gibb - Photo : Shona Auerbach - Décors : Jennifer Kernke - Montage : Oral Nottie Ottey - Musique : Alex Heffes - Interprétation : Emily Mortimer, Gerard Butler, Jack McElhone, Sharon Small.

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