Ce mélodrame est dédié à la cause des damnés de la terre, des rebuts de la société et en l'occurrence d'un peuple où 41 % de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté.
A Manille, Basilio, Buboy, Paquita… tentent de survivre au bord d'une mer poubelle jonchée d'immondices dont ils semblent pourtant tout attendre. Misère économique, misère sexuelle, violence quotidienne ont généré un univers de freaks, ravagés par la faim, les pratiques mafieuses, la maladie.
Plein de bonnes intentions, La Fille de la jetée semble pourtant échouer en partie dans sa mission de dénonciation d'un quart-monde, dont certains brillants documentaires, tels Les Trottoirs de Manille, ont fait une peinture bien plus appuyée et ont marqué les esprits et les consciences d'un impact éminemment plus fort.

Et ce n'est certes pas la petite trame fictionnelle basée les embrouilles entre truands et victimes, obéissant à l'inévitable loi de la jungle qui va peser assez lourd pour rattraper l'ensemble : manque de crédibilité, emphases romantiques déplacées, comportements manquant d'authenticité, improbables envolées oniriques, interprétations passables.

Marie-Jo Astic