Tiresia Bertrand Bonello Sélection Officielle |
Bertrand
Bonello transpose Tirésias, histoire issue de la mythologie grecque
d'un homme devenu femme, puis redevenu homme, histoire d'une incroyable
mutation, conte fantastique sur la perfection de l'être. De la création
d'un monstre à sa perte, le réalisateur du Pornographe réussit l'alliance
de la beauté et de la cruauté, de la folie et de la sagesse. Terranova aime ce qui est beau et a jeté son dévolu sur Tiresa, rose entre toutes les roses, transsexuel brésilien au visage de madone, qui vend ses charmes au Bois. Pour l'avoir à lui seul, il la séquestre. Mais jour après jour, Tiresia en manque d'hormones se transforme, la fleur s'étiole et perd sa féminité. Devenue un objet de rejet pour Terranova, celui-ci l'aveugle sauvagement à coups de ciseaux et la laisse pour morte au bord d'un chemin. Cette première partie génère de très fortes scènes : le rituel de l'enfermement, l'envoûtement de la claustrophobie, la violence des réactions entre révolte et soumission de Tiresia. |
Tiresia —
changement d'interprète — est recueilli par Anna, jeune femme muette,
innocente, pure, lumineuse. Les soins et la bonté qu'elle lui prodigue
apportent la guérison à Tiresia, qui, investi d'un don de prédiction devient
oracle, en totale humilité : « C'est une fête désespérée, et ça personne
ne peut le voir ». S'il n'est point question de miracle, l'auditoire de
Tiresia devient suffisamment conséquent pour inquiéter l'église, représentée
par le personnage du Père François — même interprète que Terranova — . |
1h58 - France - Scénario et dialogues : Bertrand Bonello d'après une histoire de Luca Fazzi - Images : Josée Deshaies - Décors : Romain Denis - Musique : Albin De La Simone, Laurie Markovitch - Montage : Fabrice Rouaud - Interprétation : Clara Choveaux, Thiago Telses, Laurent Lucas, Célia Catalifo. |