Les
Invasions barbares Invasion of the Barbarians Denys Arcand Sélection Officielle Prix d'interprétation féminine pour Marie-Josée Croze Prix du scénario |
Le
public a ri, a pleuré, s'est délecté du texte, s'est ému de l'argument,
s'est félicité de retrouver dix-sept ans après les zozos du Déclin de
l'empire américain et d'en découvrir de nouveaux … bref, a décerné à
la presque unanimité, sa Palme d'or aux Invasions barbares de Denys
Arcand. Il n'a pas forcément détecté le manque de virtuosité de la caméra,
ni le nihilisme mais quel réalisme ! du discours, il
s'est contenté d'aimer un film. Quel mal y a-t-il à ça ? Tiens ! le titre
d'une chanson de Françoise Hardy, qui émarge à la liste de Rémy lorsqu'il
évoque les femmes de sa vie, et au générique de fin lorsqu'elle interprète
L'Amitié… Rémy est donc devenu un superbe quinqua, dragueur impénitent, toujours enclin à la bagatelle qui a illuminé toute sa vie et consolé nombre de ses désillusions, mais — « No‘l au scanner, Pâques au cimetière » — atteint par un cancer. Son ex-femme Louise appelle leur fils Sébastien, affairiste londonien, à la rescousse, ce qui ménage d'entrée de jeu une périlleuse confrontation entre ce que Blier appellerait un vieux con de gauche et un jeune con de droite, soit selon Arcand un « socialiste voluptueux » et un « capitaliste ambitieux ». |
N'en déplaise
aux grincheux pour qui la fin ne justifie pas toujours les moyens, Sébastien
et ses finances feront en sorte que Rémy vive ses derniers moments, entouré
de ce et de ceux qu'il faut pour les rendre décents, supportables et même
joyeux sur les plans matériel et humain. Rémy retrouve donc, Pierre, Claude,
Diane, Dominique… tous ses anciens amis et maîtresses, ex-adeptes déçus
de tous les “ismes” et plus bavards que jamais, à l'heure du bilan : un
monde envahi par les barbares, dont son propre fils serait le Prince,
et d'où l'intelligence aurait disparu, « revenant cependant quelquefois,
mais après de très longues absences. » Tandis qu'il est assailli par le
douloureux sentiment « de ne rien savoir de plus que le jour de sa naissance,
» Rémy retrouve aussi son fils, lequel lui procure à coups de dollars
un magnifique ange gardien, Nathalie, pourvoyeuse d'une mort qu'elle rendra
la plus douce possible. |
1h51 - Canada - Scénario et
dialogue : Denys Arcand - Images : Guy
Dufaux - Décors : François Seguin
- Musique : Pierre Aviat - Montage
: Isabelle Dedieu - Interprétation :
Rémy Girard, Stéphane Rousseau, Marie-Josée Croze,
Marina Hands, Dorothée Berryman, Johanne Marie Tremblay, Dominique
Michel, Louise Portal, Yves Jacques, Pierre Curzi. |