La limpidité de l'action, qui nous ravit après le scénario confus de l'épisode précédent, s'illustre avec une exposition rapide et cohérente des enjeux du conflit (une revendication séparatiste). Trois faiblesses atténuent toutefois le punch de ce volet intergalactique.
En premier lieu, la fade idylle entre Anakin et la princesse Amidala (Natalie Portman, charmante et bien costumée), dans des chromos de carte postale, ne troublera guère et donne à l'œuvre un aspect gnangnan (en dépit d'une scène de cauchemar équivoque...). Ensuite, des comédiens chevronnés (Ewan McGregor, Samuel L. Jackson, Christopher Lee) sont réduits à l'état de figures de cire.
Enfin, l'absence d'un véritable style (limite de l'ensemble de la saga) relativise la portée du film, surtout si l'on considère 2001 l'odyssée de l'espace comme un sommet indépassable du genre. Ces réserves précisées, ne boudons pas notre plaisir. Les exploits des Jedi captiveront les inconditionnels de la série et enchanteront les nostalgiques du grand cinéma d'aventures : ceux-ci retrouveront la flamme qui illuminait les épopées hollywoodiennes d'un Michael Curtiz ou d'un Richard Thorpe. Inspiré des Chansons de geste, des récits mystiques mais aussi des romans de cape et d'épée, nourri de récentes références cinématographiques (Matrix, Blade) , L'attaque des clones est tout compte fait un divertissement de qualité.

Gérard Crespo