Nada
+ Nothing More Juan Carlos Cremata Malberti Quinzaine des Réalisateurs |
Nada + est le type même de la première œuvre sympathique mais inaboutie. Une
jeune employée de l'administration postale tue la monotonie de son existence
en réécrivant certaines lettres. Les courriers corrigés doivent pouvoir
rendre plus heureux leurs destinataires. Comme l'action se situe à Cuba,
ce film destiné à l'exportation comporte son lot d'images pittoresques bercées
par une musique locale . Les inévitables allusions à la situation sociale
du pays (visas d'immigration tirés au sort, rationnements, bureaucratie
aliénante) lorgnent vers le politiquement correct et ne nous apprendront
rien. Un noir et blanc léché avec quelques incrustations en couleur se réfère
inévitablement à Rusty James et les mésaventures de notre bonne fée en font
une sorte d'Amélie Poulain cubaine (en moins |
nunuche).
Mais là où le bât blesse, c'est que jamais ces influences ne débouchent
sur l'émergence d'un véritable style. Quand Coppola et même Jeunet réussissaient
à imposer un univers, J.C. Cremata Malberti se contente d'aligner une
suite de saynètes qui relèvent de l'esthétique publicitaire. En outre,
la lourdeur du trait (le personnage de la receveur des postes) nuit considérablement
aux séquences burlesques (on est plus proche de Claude Zidi que de Blake
Edwards). Les comédiens surjouent et le réalisateur, en abusant des accélérés,
confond rythme et précipitation. La causticité de certaines séquences
(la tentative de suicide d'un présentateur de télévision) laisse pourtant
entrevoir ce qui pourrait être la marque du cinéaste s'il canalisait ses
maniérismes. |
1h42 - Cuba / France / Espagne - Scénario : Juan Carlos Cremata Malberti, Manolito Rodr’guez - Image : Raśl Rodr’guez Cabrera - Son : Raśl Garc’a - Décor : Nieves Laferté - Musique : Edesio Alejandro - Montage : Antonio Perez Reina - Interprètes : Thaïs Valdés, Nacho Lugo, Daisy Granado et Paula Al’. |