Pauline & Paulette
Lieven Debrauwer
Quinzaine des Réalisateurs
Prix du Public Forum 2001
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Lors de la présentation du film à la Quinzaine, le réalisateur Lieven Debrauwer a annoncé Pauline comme "une petite fille de soixante-six ans qui va essayer de voler votre cœur." Opération réussie.
Pauline est attardée mentale et vit, depuis la mort de sa mère avec sa sœur Martha. Pour les petits gestes de la vie quotidienne, Martha a réussi à lui faire mettre leurs deux couverts, en dessinant les contours de l'assiette, du couteau, de la fourchette sur les sets de table, n'est jamais arrivée à lui faire laçer ses chaussures – Pauline pose un pied sur une chaise et Martha lasse –, mais elle la charge de temps à autre de faire quelques courses chez la bouchère du village, liste et sous comptés dans le porte-monnaie et recommandation d'usage : " Et surtout, ne vas pas embêter Paulette. " Paulette est une autre sœur. Peine perdue, Pauline est littéralement aimantée par Paulette et sa boutique, une mercerie toute en rose, où rubans, dentelles et toutes sortes de merveilles fascinent Pauline, et tout particulièrement le papier d'emballage dont elle convoite un morceau pour mettre dans son album principalement dédié aux fleurs. Ainsi, Pauline sème régulièrement la pagaille dans l'impeccable boutique de Paulette et perturbe ses relations avec la clientèle.

Paulette est également une vedette locale de "l'opolette" – art où elle persiste à endosser les rôles d'ingénue –, un don qui décuple encore l'admiration de Pauline.
Martha vient à mourir, un décès qui pose très vite la question de savoir qui va s'occuper de Pauline. La condition est clairement exposée dans le testament de la défunte : point de Paulette, point d'héritage. Paulette et Cécile, la plus jeune sœur qui a organisé sa vie à Bruxelles avec son "fiancé" français et qui débarque aux obsèques en "tassi", tentent de négocier un partage équitable. Pauline voyagera ainsi du domicile d'une sœur à l'autre, en passant par une maison spécialisée, mais son attirance pour Paulette sera la plus forte et ensemble, elles trouveront entre autres une solution au laçage des chaussures.
Il y a dans ce film la peinture de comportements profondément humains, qui prennent largement le pas sur le rejet, une multitude de saynètes pleines d'humour ou d'émotion et surtout un rôle de composition exceptionnelle de Dora van der Groen, la craquante et irrésistible Pauline.

Marie-José Astic

1h18 - Belgique/France/Pays-Bas - Scénario : Lieven Debrauwer, Jacques Boon - Image : Michel Van Laer - Son : Willem Van Nieuwenhuyzen - Musique : Frédéric Devreese -Décor : Hilde Duyck - Montage : Philippe Ravoet - Interprètes : Dora van der Groen, Ann Petersen, Rosemarie Bergmans, Julienne de Bruyn, Idwig Stéphane.
 

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