Mulholland
Drive
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Le chef-d'œuvre de David Lynch. De Eraserhead (1977) à Inland Empire (2006), cet auteur s'est affirmé comme l'un des plus grands créateurs contemporains. Sans atteindre la radicalité expérimentale des deux œuvres citées (la narration n'est pas aussi complètement déstructurée), Lynch signe un trip envoûtant. Ce n'est pas le film mystérieux au scénario incompréhensible, étiquette trop facile que d'aucuns ont voulu attribuer. Certes, cette histoire de starlette naïve (la révélation Naomi Watts) liant une relation amicale puis amoureuse avec une comédienne de renom avec laquelle elle mènera une enquête policière n'est pas de tout repos et couve maintes zones d'ombre. Mais ce n'est rien face au récit tortueux du Grand sommeil, à l'énigme de Meurtre dans un jardin anglais ou au labyrinthe « nouveau roman » de L'Année dernière à Marienbad. |
Lynch, on le sait, admire toutes les formes d'art et a une attirance singulière pour le monde du spectacle. Dans Elephant Man (1980), la détresse humaine transformée en phénomène de foire était une métaphore de la cruauté de la marchandisation dans le spectacle vivant. Ici, les mœurs de Hollywood sont passées au crible : de la mafia incrustée dans le monde du cinéma aux compromissions liées au signatures de contrat, c'est tout un pan de la réalité et de la mythologie du 7e art qui fascine Lynch. Et l'on ne sera pas surpris de croiser les silhouettes de guest stars (Ann Miller), témoins d'un âge d'or révolu. C'est là que le cinéaste rejoint le Billy Wilder de Sunset Boulevard, autre grand film de la démystification hollywoodienne. |
2h26 - USA - Scénario et dialogues :
David Lynch - Images : Peter Deming
- Musique : Angelo Badalamenti - Montage
: Mary Sweeny - Décors : Jack
Fisk - Interprètes : Naomi Watts, Laura
Elena Harring, Justin Theroux, Robert Forster, Dan Hedaya, Ann Miller. |