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Festival de Cannes semaine de la critique

 

Quinzaine des Réalisateurs

Signée Michel Welfringer, cette affiche a été créée à partir d’une photo prise par Cécile Burban. « Le cinéma est un océan et, en ces temps tumultueux, il n’est pas étonnant qu’il soit bouillonnant », a déclaré Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, a l’annonce de la sélection de cette affiche comme étendard de la section parallèle la plus prestigieuse du Festival de Cannes, et qui se veut un espace de découvertes et créativité. La Quinzaine 2015 se tiendra du 14 au 24 mai sur la Croisette. Elle avait l’an passé projeté des œuvres aussi marquantes que Les Combattants, Le Conte de la princesse Kaguya, Pride, Queen and Country et Whiplash.

La sélection

Film d’ouverture : L’Ombre des femmes, de Philippe Garrel, précédé d’un court métrage inédit de Philippe Garrel de 1968, Actua 1

Film de clôture : Dope, de Rick Famuyiwa

A Perfect Day, de Fernando León de Aranoa
Allende mi abuelo Allende, de Marcia Tambutti
As mil e uma noites (Les Mille et une nuits), de Miguel Gomes
Les Cowboys, de Thomas Bidegain
El abrazo de la serpiente, de Ciro Guerra
Fatima, de Philippe Faucon
Gokudo daisenso (Yakuza Apocalypse : The Great War of the Underworld)
, de Takashi Miike
Green Room
, de Jeremy Saulnier
Much Loved
, de Nabil Ayouch
Mustang
, de Deniz Gamze Ergüven
Peace to Us in Our Dreams
, de Sharunas Bartas
Songs My Brothers Taught
Me, de Chloé Zhao
Efterskalv (The Here After)
, de Magnus von Horn
Le Tout Nouveau Testament, de Jaco Van Dormael
Trois souvenirs de ma jeunesse, d’Arnaud Desplechin

Philippe Garrel fera l'ouverture de la Quinzaine avec L'Ombre des femmes, dont il a écrit le scénario avec Jean-Claude Carrière, et qui est interprété par Stanislas Merhar et Clotilde Courau. Le cinéaste avait présenté Liberté la nuit (1984) à Perspectives du cinéma français et La Frontière de l'aube (2008) en compétition officielle.

En clôture, Rick Famuyiwa proposera Dope, un film américain sous fond de hip-hop. Ce quatrième long métrage du cinéaste avait connu un beau succès au Festival de Sundance. Le choc sera-t-il similaire à Whiplash ?

Parmi les films les plus attendus, Trois souvenirs de ma jeunesse bénéficie de la renommée d'Arnaud Desplechin, qui retrouve son acteur fétiche, Mathieu Amalric. Depuis le Prix Jean Vigo attribué en 1991 à La Vie des morts, le cinéaste est revenu à trois reprises à Cannes, présentant en compétition officielle Esther Kahn, Un conte de Noël et Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines).

Mais l'œuvre qui excite le plus les festivaliers est sans doute Les Mille et une nuit, du Portugais Miguel Gomes, auteur du film culte Tabou (2012). Sa relecture des fameux contes est un monument de plus de six heures, dont la projection sera en trois parties bien distinctes,  L’Inquiet, Le Désolé et L'Enchanté.

Le cinéma de genre d'auteur sera à l'honneur avec Yakuza Apocalypse : The Great War of the Underworld. Le fim marque le retour à la Quinzaine de Takashi Miike, révélé en 2003 avec Gozu. Le cinéaste japonais a été présent il y a quatre ans en compétition officielle avec Hara-Kiri : mort d'un samouraï.

Caméra d'or 1991 pour Toto le héros, le réalisateur belge Jaco van Dormael avait permis à Daniel Auteuil et Pascal Duquenne de remporter un double prix d'interprétation masculine en 1996 pour Le Huitième jour. Peu prolifique depuis, il revient sur la Croisette avec Le Tout nouveau Testament, dans lequel il dirige Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau et Catherine Deneuve.

Cinq autres auteurs qui avaient fait leur preuve ont été sélectionnés. Le Lituanien Sharuna Bartas (Few of Us) présente Peace to us in our dreams, tandis que le Français Philippe Faucon (Samia) relate les déboires d'une femme de ménage immigrée dans Fatima.

Nabil Ayouch relate la prostitution à Marrakech dans Much Loved, trois ans après Les Chevaux de Dieu, sélectionné à Un Certain Regard, et récompensé par le Prix François Chalais.

Jeremy Saulnier avait été remarqué par l'excellent Blue Ruin, Prix FIPRESCI 2013. Il revient à Cannes avec un autre polar américain, Green Room.

Le Colombien Ciro Guerra avait été révélé en 2009 à Un Certain Regard avec Les Voyages du vent. Son dernier film, El Abrazo de la serpiente, semble dans la même veine contemplative au vu de son synopsis.

Les six autres longs métrages sont des premiers films. Thomas Bidegain a été le scénariste de Jacques Audiard pour Un prophète, De rouille et d'os et Dheepan, et celui de Bertrand Bonello pour Saint Laurent. Pour son passage derrière la caméra (Les Cowboys), il a choisi de diriger François Damiens et John C. Reilly.

Pour ses débuts dans la mise en scène, l'Espagnol Fernando Leon de Aranoa bénéficie lui aussi d'un casting prestigieux, avec Benicio Del Toro et Tim Robbins. A Perfect Day décrit un groupe de secouristes en zone de guerre.

Sont également présentés les premiers longs métrage de fiction de l'Américaine Chloé Zhao (Songs my brothers taugh me), du Turc Deniz Gamze Ergüven (Mustang), et du Suédois Magnus von Horn (The Here After).

Marcia Tambutti Allende quant à elle a souhaité réalisé un film sur son grand père : Allende, mi abuelo Allende est l'unique documentaire de la Quinzaine des Réalisateurs.

Les courts métrages sélectionnés sont Bleu Tonnerre de Jean-Marc E. Roy & Philippe David Gagné, Calme ta joie d’Emmanuel Laskar, El pasado roto de Martín Morgenfeld & Sebastián Schjaer, Kung Fury de David Sandberg, Pitchoune de Reda Kateb, Provas, Exorcismos de Susana Nobre, Pueblo de Elena Lopez Riera, Quelques secondes de Nora El Hourch, Quintal de André Novais Oliveira, Rate Me de Fyzal Boulifa, et The Exquisite Corpus de Peter Tscherkassky.

Gérard Crespo