Les Convoyeurs attendent

de
Benoît Mariage
Quinzaine des Réalisateurs

 

C'est l'un des messages -celui-ci étant colombophile - que l'on entend sur les ondes de la police locale, piratées par Roger, à l'affût de faits divers et autres chiens écrasés qui alimentent son morne travail de photographe pour la feuille de chou de Charleroi. Roger, c'est Benoît Poelvoorde, qui envahit littéralement le film. Les autres, c'est sa famille, c'est-à-dire ses victimes. Il a particulièrement jeté son dévolu sur son fils Michel, afin que le nom de la famille figure au livre des records, brisant ainsi, à l'aube de l'an 2000, l'anonymat d'une piètre existence.

Les records sont bien connus pour être tous plus idiots les uns que les autres et la trouvaille de Roger est loin de déroger... à la règle : Michel devra donc accomplir l'exploit d'ouvrir et fermer une porte plus de 40000 fois en 24 heures. Pour faire que cette porte soit bien celle de l'entrée de Roger dans le troisième millénaire, ce père déterminé, aidé par un coach aux idées très arrêtées sur les américanismes, organise une préparation scientifique, certes, mais quelque peu éprouvante.

Roger, beauf dans toute sa splendeur, semble porter en lui seul toute la connerie du monde et, au fil des étapes successives du défi, tour à tour pitoyable, odieux, naïf, affreusement humain, balade le spectateur de l'hilarité au désespoir, du cynisme à la compassion. Il y a deux ans, les deux Benoît, Mariage et Poelvoorde, se partageaient déjà l'éclatant succès du premier court métrage du réalisateur, Le signaleur. Entre eux la recette semble continuer à faire merveille.

Marie-Jo Astic

1h34 - The Carriers Are Waiting (Europe: English title) - scénario : Benoît Mariage - images : Philippe Guilbert - décor Chris Cornil - son : Olivier Hespel - musique : Stéphane Huguenin, Yves Sanna - montage : Philippe Bourgueil - interprètes : Benoît Poelvoorde, Morgane Simon, Bouli Lanners, Dominique Baeyens...

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