Babyface
de Jack Blum
avec Leonore Zann, Elisabeth
Rosen, Shawn Doyle...
Quizaine des Réaliateurs
 

Quand sort-on de l'enfance ? Lisa y est-elle entrée ? Alors que le film situe Lisa entre sa treizième et quatorzième année, une scène rétrospective évoque la très précoce approche des mœurs sexuelles exhibitionnistes que Margaret, sa mère, et un de ses amants - son père ? - lui imposent dès le berceau. Lisa étant depuis sa naissance une gêne à la voracité mythomane de sa mère, est élevée par sa tante, jusqu'au jour où Margaret tombe amoureuse de Jim, homme plus jeune et beaucoup moins expérimenté. Elle se met en ménage avec lui, et, se sentant stabilisée, décide de faire revenir sa fille. Très vite, Margaret, persuadée que Lisa va lui "piquer" Jim, livre à ce dernier une guerre éprouvante qui le conduit à partir. Trop tard : la névrose de Margaret a déjà tissé des liens d'amour entre Lisa et Jim, plus forts que leur sentiment de culpabilité. Le film prend alors un autre ton, mais le malaise reste permanent. Ou plutôt les malaises, car à celui des images et des situations, s'ajoute un point discutable : le passé, court mais déjà très lourd, de Lisa, plus que d'inévitables séquelles auxquelles on pouvait s'attendre, semble lui avoir donné les armes du passage à l'âge adulte.

Cet aspect "familialement incorrect" et les prestations respectives du trio infernal sont les principaux atouts de Babyface. Quant à Atom Egoyan, producteur exécutif, il ne tarit pas d'éloges : "Poignant, déchirant, inoubliable, Babyface est un film que je suis fier d'avoir parrainé. Il a été fait avec passion, intégrité, et une foi inébranlable".



Marie-Jo Astic


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