Indiana Jones et le royaume du Crâne de cristal
Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull
de Steven Spielberg
Sélection officielle
Hors compétition

palme

Sortie en salle : 21 mai 2008




Les premiers volets de la série constituent une référence. Renouvelant le cinéma d'action dans les années 80, Les Aventuriers de l'arche perdue (le plus réussi), Indiana Jones et le temple maudit et... La dernière croisade avaient réussi à recycler le meilleur du film d'aventures hollywoodien en révélant un univers singulier. Harrison Ford y conquit ses galons de star et imposait le personnage de professeur le plus sportif de l'histoire du cinéma...
Spielberg a transposé cette tardive séquelle dans les années 50 et « Indy » se bat désormais contre des Soviétiques d'opérette qui convoitent un crâne de cristal d'origine extraterrestre. Les fans de la série (qui ont grandi ou mûri) retrouveront avec délices le mélange de rythme intensif et d'humour qui ont caractérisé la série. Les retrouvailles avec Karen Allen constituent un beau moment de marivaudage hawksien et Spielberg oscille entre le premier et le deuxième degré, sans céder à la nostalgie délicate d'un Richard Lester filmant Robin des Bois et Marion âgés dans La Rose et la flèche (1976). Au rayon « parc d'attraction », une remarquable course-poursuite presque filmée en temps réel, et qui culmine avec la descente de deux cascades géantes s'avérera le clou du film (prévoyez vos gilets).


Reste que c'est le minimum syndical pour ce genre de projet et que le spectateur se surprend à regarder sa montre, ce qui est le comble pour un « Indiana Jones ». Est-dû au vieillissement du cinéaste, désormais dépassé sur son propre terrain par les Jackson, Cuaron et autres Raimi ? Le sentiment de lassitude semble prédominer dans ce qui semble un super-bonus et l'imagerie kitsch de bande dessinée paraîtra bien fade (la grotesque séquence finale). La mayonnaise ne prend pas pour certains effets (Indy rescapé d'une attaque nucléaire en se cachant dans un réfrigérateur) et les seconds rôles sont inégaux : était-il nécessaire de faire appel à Cate Blanchett, peut-être l'actrice la plus fine du cinéma mondial, pour camper ce personnage insignifiant de méchante Ninotchka ? Le choix de Shia LaBeaouf pour interpréter le fils est en revanche une bonne surprise et l'acteur apporte une note de jeunesse et de fantaisie à ce blockbuster.
Inégal mais pas déplaisant, Indiana Jones et le royaume du Crâne de cristal apparaîtra donc comme un ouvrage mineur de Spielberg.

Gérard Crespo

 


2h03 - USA - Scénario et dialogues : David KOEPP - Photo : Janusz KAMINSKI - Décors : Larry DIAS - Musique : John WILLIAMS - Montage : Michael KAHN, A.C.E - Son : Ronald JUDKINS - Interprétation : Karen ALLEN, Cate BLANCHETT, Harrison FORD, John HURT, Shia LABEOUF, Ray WINSTONE.

ACCUEIL

RETOUR A LA LISTE DES FILMS