La Voie lactée
The Milky Way
A Via láctea
de Lina Chamie
Semaine internationale de la critique




palme
Chaque souvenir est une étoile filante

Amour un jour, amour toujours. C’est ce que pensait Heitor, professeur et écrivain, après avoir rencontré la belle Julia. Mais la vie n’est pas toujours rose…
Loin des comédies romantiques hollywoodiennes banales et clichées, Lina Chamie a réussi à insuffler un brin d’originalité, de fantaisie et de poésie à son scénario. Pour son deuxième long métrage, elle réalise un drame sentimental autour d’un homme désemparé, errant dans les embouteillages de São Paolo, qui se noie dans un mélange d’images et de sentiments.
Heitor se rattache à des moments clés, instants perdus de son passé qu’il revit une dernière fois. Lina Chamie choisit un montage désordonné, rythmé par des musiques qui nous entraînent dans une confusion d’émotions.


Le spectateur entre dans le subconscient du personnage pour épouser la moindre de ses pensées, sans négliger pour autant l’aspect extérieur du monde. Sans aller au fond du problème, la réalisatrice fait ressortir la pauvreté du Brésil et crée un contraste entre l’imagination du héros et la réalité violente qui l’entoure. Si parfois le récit manque de dynamisme l’originalité et la profusion d’images et de musique restent à la mémoire du spectateur. La chute du film, surprenante et douloureuse vient clore une prestation d’acteurs remarquable et une mise en scène des plus marquantes.

Cyrielle Cecchini
Manon Fumaglia
Lycées Bristol - Cannes


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D’Epicure à Wong Kar Wai

La Voie lactée est le deuxième long-métrage de Lina Chamie, réalisatrice brésilienne qui a poursuivi ses études à l’université de New York. Elle a voyagé dans le monde entier notamment à Paris et à Manhattan où elle a obtenu son Master de musique. Elle enseigne également au département d’Art et de Communication à Sao Carlos au Brésil.
Sa grande culture permet aux spectateurs avertis d’apprécier les nombreuses références cinématographiques, musicales et littéraires et de leur procurer un plaisir indicible. Les initiés admireront la culture de cette réalisatrice hors norme.
En effet c’est une palette de couleurs variées qui se mélangent et se dissolvent sur la toile de nos sentiments et ceci grâce notamment au mélange des registres avec lesquels Lina Chamie joue parfaitement.
Ce film retrace les battements du cœur de Heitor (Marco Ricca ) qui voit son amour, son étoile s’éloigner… La part du destin se mêle à la tragédie et nous montre l’emprisonnement de ses pensées mais par un jeu subtil, Lina Chamie arrive très bien à nous détourner de ce spleen au contour si bien tracé, en brisant cet univers par des touches comiques. Pedro Almodovar a excellé dans cet exercice difficile où le tragique se mêle au pathétique pour être brutalement détruit par la dérision ; dans Attache moi les exemples sont frappants. On trouve également le pathétique comme une ombre qui poursuit les dénonciations que nous pouvons rencontrer : la misère oblige les enfants à travailler sous le joug de l’exploitation…


Silences et battements de cœur nous enveloppent et nous balancent au rythme du montage cut. C’est une véritable technique au service du sens qui crée un malaise d’empathie chez le spectateur, accentué par les nombreuses caméras subjectives. De plus la musique joue un rôle fondamental car elle est directement liée aux sentiments : on passe de la musique classique à celle de Tom et Jerry. Le dérisoire de la vie raye d’un trait les vicissitudes du quotidien de notre héros au bord de la crise de nerf…
Non seulement Lina Chamie maîtrise parfaitement les cadrages, les symboliques du son mais elle possède également une culture très variée : d’Epicure à Wong Kar-Wai avec 2046 – la déstructuration du récit le prouve –, en passant par Carné dans Quai des Brumes où la similitude est frappante avec l’apparition du chien, miroir de l’âme du personnage , sans oublier Vivre de Kurosawa à l’instar des imageries médicales…
Si dans La Voie lactée de Luis Bunuel l’homme se tourne vers les étoiles et vers Dieu, ici c’est une quête uniquement personnelle qui nous fait prendre conscience de l’importance du jour présent . L’étoile descend du ciel… La réalisatrice Lina Chamie a su dans ce film marier l’univers des lettres avec celui des sciences à travers ses héros. Le mythe de l’androgyne est presque réalisé : Il suffirait d’un rien, pour que l’héroïne se prenne au jeu de l’amour, que le héros quitte son spleen, et que le destin les épargne.

Lycée Val de Saône


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Voie lactée, un titre à l’image du film : poétique.

Heitor et Julia, trois ans de vie commune, un coup de fil, une dispute qui mettra fin à leur relation… Histoire à l’allure banale et pourtant Voie lactée est un film qui laisse perplexe...
Difficile en effet d’occulter les lourdeurs, les clichés, le choix convenu de la musique (fallait-il, par exemple, recourir au Requiem de Mozart pour souligner le thème de la mort ?) et autres défauts de subtilité…
Il serait cependant dommage de passer à côté de ces scènes qui ne se veulent pas utiles mais qui ravissent le spectateur par leur fraîcheur, contrastant ainsi avec le scénario qui propose de nombreuses récurrences.


Le film est aussi merveilleusement servi par des acteurs pleins de charme et de talent. Il révèle le riche potentiel de la réalisatrice Lina Chamie qui pourra davantage l’exprimer lorsqu’elle aura trouvé « son style ».
Pour ce second long métrage, Lina a voulu (peut-être trop..?) offrir aux spectateurs un film complet, émouvant, original au risque que ces derniers refusent d’entrer dans son univers étoilé…

Sonia Ben Ouirane
Eva Lehmann
Morgane Duval
Emma Veran
Lycée Carnot - Cannes


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La voie lactée, c’est le symbole de l’immensité. « Il suffit d’avancer tout droit pour vivre ». Il suffit d’avancer tout droit pour atteindre la voie lactée. Voilà comment Lina Chamie présente Haitor : avançant. Il avance pour retrouver Julia, pour retrouver sa vie. Mais avance t-il réellement ? Cette question, la réalisatrice la pose. Tout est filmé constamment en mouvement, sauf lorsque Haitor est en compagnie de Julia. Mais est-elle réellement là, ou voit-on seulement le fantasme d’un homme en plein rêve ? Nombreuses questions, nombreux thèmes : qu’est-ce que la vie ? la mort ? l’amour ? la réalité ? le rêve ? La réalisatrice fait vivre tous ces éléments et s’amuse à les mélanger, tout comme la poésie donne vie aux mots.


Le format moyen métrage aurait mieux convenu à La Voie lactée : certaines situations s’éternisent, voire se répètent. Cela brise le rythme du film, qui pourtant avait bien commencé : un montage dynamique qui montre une action quasi plate. La réalisatrice se rattrape avec une bande son très travaillée, qui renforce l’impression que ce film est fait depuis l’intérieur du personnage.
Lina Chamie s’affirme ici en tant que réalisatrice et scénariste, même si on sent qu’elle cherche encore sa voie (lactée ?)…

Arthur Roig
Julie Delmas
Lycée d’Arsonval


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Une œuvre sidérale

Pour son second long métrage, La Voie lactée, la réalisatrice brésilienne Lina Chamie livre une œuvre unique en son genre. Cette histoire d’amour pourtant banale est abordée ici de manière peu académique et particulièrement touchante. Ils se sont aimés, mais se séparent. Commence alors le jeu de la quête de l’autre, à travers la quête de soi.
Heitor erre à travers une ville improbable et hors du temps, comme il se perd dans les méandres de ses pensées, de la rêverie, du fantasme et de son existence. Tout se fait écho, chaque scène répond à une autre, et les acteurs, qui ne manquent pas de talent, donnent habilement la réplique aux interrogations posées par des prises de vue singulières.


Mêlant avec subtilité la grâce de la poésie, de la musique et de l’image, la réalisatrice fait de cette histoire discontinue une œuvre fluide, et à-même de laisser place à la libre expression des sentiments. Lina Chamie joue avec les émotions du spectateur comme avec celles de ses personnages : du début à la fin, la magie du film opère et le public suit.
Malgré quelques longueurs, brisant parfois le rythme imposé, la jeune cinéaste n’en reste pas moins convaincante. La Voie lactée est une histoire de cœur, mais surtout une œuvre du cœur.

Pauline Villain
Anatole Tomczak
Constance Déchelotte
Clément Petitmangin
LFA - Buc


1h26 - Brésil - Scénario : Aleksei Abib, Lina Chamie - Photo : Katia Coelho - Décors : Mara Abreu - Musique : - - Montage : André Finotti - Son : Louis Robin - Interprétation : Marco Ricca, Alice Braga, Fernando Alves Pinto.

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