Nous, les vivants
You, the Living
Du Levande
de Roy Andersson
Sélection officielle
Un certain regard


palme


Après l'étrange Chansons du deuxième étage, présenté en compétition en 2000 (voir l'article de Daniel Rocchia), le Suédois Roy Andersson propose à nouveau une merveille d'humour absurde et de poésie. Composé sous forme de film choral aux enchaînements loufoques, le récit est irracontable. Synthèse du Buñuel du Fantôme de la liberté et des univers de Tati, Kaurismäki ou Iosseliani, c'est une suite de saynettes filmées souvent en plans fixes, et révélant l'individualisme croissant de nos sociétés contemporaines.
Des séquences impressionnantes resteront certainement gravées dans les mémoires :


un dialogue tendu entre un coiffeur arabe et son client raciste, les ébats singuliers entre une mégère recherchant l'orgasme et son mari qui relate l'échec de sa retraite capitalisée, ou le cassage d'une vaisselle luxueuse par un ouvrier qui finira sur la chaise électrique, après avoir été jugé par des magistrats amateurs de bière. Sans doute la plus belle scène du film est-elle cette magnifique parabole surréaliste d'une maison transformée en train, au cours du voyage de noces imaginaire d'un beau musicien et d'une assidue de pub.
Certains reprocheront au film son style un brin appuyé et ostentatoire. Ils ne dégoûteront pas les autres d'apprécier cette satire jubilatoire et hors norme.

Gérard Crespo


1h34 - Suède - Scénario et dialogues : Roy Andersson - Photo : Gustav Danielsson - Décors : - - Musique : -- Montage : Anna Märta Waern - Son : Jan Alvermark - Interprétation : Björn Englund, Jessika Lundberg, Elisabet Helander.

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