Pleasure Factory
Kuaile gongchang
d'Ekachai Uekrongtham
Sélection officielle
Un certain regard

palme


 

Œuvre ampoulée et faussement audacieuse, ce deuxième long métrage a tout du film de mode de festival. Le mélange d'ambiance glauque et d'imagerie léchée, le ton semi-documentaire, le scénario tendance histoire chorale, sont ici tellement ostensibles que l'on ne saurait tomber dans le panneau.
Plantant sa caméra dans un quartier chaud de Singapour, Ekachai Uekrongtham passe d'un personnage à l'autre au gré de son bon vouloir et nous assène une belle brochette de clichés : jeune homme vierge trouvant l'amour avec une prostituée au grand cœur, détresse d'une adolescente contrainte à vendre ses charmes à un vieux libidineux, tristes caves aménagées en boîtes à striptease... On songe à un brouillon de Tsai Ming-liang et de Wong Kar-wai, l'audace et la richesse visuelle en moins.


« Si le plaisir peut être fabriqué à la chaîne, que restera-t-il quand les machines s’arrêteront ? ». La réponse à cette passionnante problématique posée par le cinéaste thaïlandais sera perdue en cours de projection. Si l'on ne doute pas que le film soit inspiré de personnages réels et d'histoires vraies, cela ne suffit pas à combler le manquer de crédibilité de ce « réalisme poétique » made in Singapour.
Nous sauverons toutefois quelques séquences adroites dont cette scène d'amour suggestive au cours de laquelle nous ne découvrons pas tout de suite que les deux partenaires sont de même sexe. Hormis cette petite surprise, cette usine à plaisir ne comblera aucun public, si ce n'est les inconditionnels d'underground asiatique.

Gérard Crespo


1h28- Thaïlande - Scénario et dialogues : Ekachai Uekrongtham - Photo : Brian Gothong Tan - Décors : Magdelene Sim - Musique : Bruno Brugnano - Montage : Brian Gothong Tan - Son : Nakorn Kositpaisarn - Interprétation : Kuei-Mei Yang, Ananda Everingham, Zihan Loo, Jeszlene Devon Zho, Isabella Chen.

ACCUEIL

RETOUR A LA LISTE DES FILMS