Cette œuvre respectable mais formellement moyenne est le prototype d'un cinéma « politiquement correct » que l'on aimerait soutenir davantage, n'était la facture télévisuelle qui tient lieu de mise en scène.
Sven, un jeune homme effectuant son service civil, se voit affecté à Auschwitz et sera chargé de s'occuper de Krzeminski, un vieil homme aigri, survivant du camp de concentration qui le traite avec condescendance et mépris. Ce n'est ni La Liste de Schindler ni Le Pianiste, l'action se déroulant de nos jours, et Robert Talheim n'ayant pas l'aisance technique et narrative d'un Spielberg ou d'un Polanski. Son projet est somme toute plus modeste mais en même temps plus subtil : montrer les séquelles d'une tragédie à travers des cas individuels. Le vieux déporté, filmé sans concession et sentimentalisme, protège son intégrité derrière une carapace de raideur.