Travaux, on sait quand ça commence...
Houseworking

Brigitte Roüan
Quinzaine des réalisateurs

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« A tous ceux qui ont franchi les mers pour nous enrichir. »

La dédicace finale résume les bonnes intentions de Travaux et de son héroïne, Chantal Letellier, militante de tous les instants en faveur des immigrés et de la défense de leurs droits. Car Chantal est aussi avocate spécialisée ès sans-papiers et gagne les causes de ses protégés, laissant le jury et la cour sans voix et conquis au terme de séances effrénées de breakdance, utilisé comme arme fatale de ses plaidoiries.
C’est la première scène du film et, à partir de là ­ de l’instant où on se remet de sa surprise, où on s’interroge sur le style adopté par Brigitte Roüan, où on s’étonne du jeu déjanté de Carole Bouquet ­ on adhère ou non à cette comédie pure, qui vous immerge dans un chaos ininterrompu de vacarme et hurlements.
Chantal vit avec ses deux enfants, style ados capricieux et plutôt incontrôlables, et de manifs en plaidoirie, consacre peu de temps à sa vie amoureuse. Il lui arrive toutefois de faire une entorse à la règle et de se laisser séduire par un de ses clients.
Comme le film va d’énormité en énormité, elle jette son dévolu sur le gros et jovial Frankie Poncin (Jean-Pierre Castaldi) pour former un couple totalement improbable.

Comme le film va d’énormité en énormité, elle jette son dévolu sur le gros et jovial Frankie Poncin (Jean-Pierre Castaldi) pour former un couple totalement improbable.
A tel point que Chantal commence à trouver envahissant cet amant-là et cherche un prétexte pour le faire déserter son appartement. Quelque chose comme des travaux… : un jeune couple, hébergé gratuitement au grenier, s’en va et ce sera l’occasion d’aménager un petit studio pour le fiston. Il suffira de percer le plafond et d’installer « un tout petit escalier » en colimaçon.
Ç a tombe bien aussi, Chantal vient de faire régulariser un jeune architecte colombien et lui confie le bon déroulement de ces aménagements. Lequel investit, atomise et ventile l’appartement, copieusement aidé par une équipe de bras cassés qui du jour au lendemain s’improvisent plombier, maçon ou électricien. Décidément il vaut mieux aller manifester pour les sans papiers que de les avoir à la maison.
Il s’agit alors de savoir jusqu’où tiendra l’endurance de Chantal, toujours agrippée à une bonne conscience qui est devenue sa compagne de vie : « Un immigré, c’est sacré. » Travaux, c’est beaucoup de bruit… pour rien diront certains… pour une comédie généreuse et pleine de trouvailles diront d’autres.

Marie-Jo Astic


1h35 - France - Scénario : Brigitte Roüan, Eric Besnard - Photo : Christophe Pollock - Décors : Guy-Claude François, Thierry François - Son : Decarsin, Philippe Heissler, Dominique Gaboriau - Musique : Stephen Warbeck - Montage : Laurent Roüaní - Interprétation : Aldo Maccione, Marcial Di Fonzo Bo, Françoise Brion, Didier Flamand, Jean-Pierre Castaldi, Carole Bouquetl.

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