Crónicas, qui représentait l'Equateur, est le second film de Sebastian Cordero. A travers une trame policière conventionnelle, le film se veut une dénonciation de la corruption et de la dérive des médias. Le début nous plonge directement au cœur de l'action, sans prologue ni présentation superflue des personnages. La police de Babahoyo ne dispose d'aucune piste concernant la disparition et l'assassinat d'enfants. Dans le même temps, un homme écrase accidentellement un jeune garçon et manque d'être lynché par la foule, avant d'être arrêté. Un journaliste de magazine télé à sensation (John Leguizamo, crédible), cherche à disculper le malheureux, avant de se convaincre (ou de vouloir être convaincu...) que celui-ci est peut-être le tueur en série.

Qui manipule qui ? A vrai dire, la réponse finit par nous indifférer tant les personnages (policier véreux, suspect alcoolique...) sont stéréotypés et les situations convenues. A trop vouloir lorgner vers des modèles hollywoodiens (Usual Suspects), le réalisateur oublie de porter un véritable point de vue. Dans le même registre, Le Gouffre aux chimères ou L'Honneur perdu de Katharina Blum réussissaient à concilier critique sociale et mise en scène.

Gérard Crespo