De l'eau tiède sous un pont rouge
Warm Water Under a Red Bridge - Akai hashi no shita no nirui mizu
Shohei Imamura
Sélection Officielle
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Voilà comment un Japonais désenchanté (voir Desert moon) va savoir redonner un peu – voire beaucoup – de sel à sa vie. Yosuke est lui aussi est victime de l'impitoyable monde du travail et lui aussi se retrouve séparé de sa femme et de son fils (femme ingrate, qui, faute de rentrées d'argent, va d'ailleurs l'abandonner définitivement). Mais au lieu de rencontrer un jeune prostitué perverti de mauvaises idées, Yosuke va rencontrer Taro, vieil SDF philosophe survivant sur les quais de Tokyo. La grande différence avec Desert moon, c'est qu'à partir de maintenant commence une vraie histoire.
A la fin de la guerre, Taro a caché un bouddha en or, dans une maison située à côté d'un pont rouge, dans la péninsule de Noto. Trop épuisé pour entreprendre le voyage, Taro va demander à Yosuke de partir à la recherche de son trésor. Il lui offrira le bouddha en échange du récit de son voyage.
Yosuke part, fidèle à sa promesse : il trouve le pont, la maison. Mais la jarre sensée contenir le bouddha est vide. Dans la maison, il trouve aussi une grand-mère tout occupée à écrire d'innombrables prédictions et une belle jeune

fille, Saeko. On apprendra plus tard que, toute petite, Saeko a failli se noyer dans la rivière et que lorsqu'on l'en a sortie, son corps n'a jamais
rendu l'eau ingurgitée… C'est peut-être pour ça que Seako "produit" d'impressionnantes quantités d'eau, particulièrement au cours de ses orgasmes. Surpris dans un premier temps par ce particularisme, Yosuke va rapidement y trouver un indicible charme… Les pêcheurs du coin – pittoresques à souhait – y trouvent également leur compte, car chaque geyser expulsé par Saeko va rejoindre la rivière et attire une multitude de poissons. Pendant ce temps, un marathonien africain – à l'occasion pêcheur à la dynamite – s'entraîne et sillonne inlassablement les rues du village sous la férule d'un coach draconien…
Voilà un Shohei Imamura plein de jeunesse, de fraîcheur, d'imagination, qui rend un bel hommage à la femme, à ses dons, à sa nature surprenante, à sa générosité, à ce qu'elle seule pourra apporter à l'humanité à l'aube de ce XXIe siècle.

Marie-José Astic


1h59 - Japon - Scénario et dialogues : Tomikawa Motofumi, Tengan Daisuke, Imamura Shohei - Images : Kamatsubara Shigeru - Musique : Ikebe Shinichiro - Montage : Okayasu Hajime - Décors : Inagaki Hisao - Interprètes : Yakusho Koji, Shimizu Misa, Baisho Mitsuko, Fuwa Mansaku, Kitramura Kazyo.

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